La réinsertion des détenus, les fameux «aménagements de peine» que la ministre de la Justice Rachida Dati ne cesse de mettre en avant, c'est eux. Les 3 000 travailleurs sociaux de l'administration pénitentiaires, également appelés CIP (conseillers d'insertion et de probation) s'occupent, concrètement, chaque jour, de lutter contre la récidive. En aidant les détenus à maintenir un lien avec leur famille, à suivre une formation, à trouver un emploi, un logement pour leur sortie. En suivant ceux qui sortent en liberté conditionnelle, sous bracelet électronique ou sous contrôle judiciaire. Par des rendez-vous réguliers ils s'assurent que les ex-détenus se soignent, cherchent un emploi, indemnisent leurs victimes. et ne replongent pas.
«Contradictoires». Mais aujourd'hui, les CIP n'en peuvent plus. Epuisés par des conditions de travail difficiles et le manque de moyens. Excédés par «une administration ballottée par des vents contradictoires : plus d'incarcérations d'un côté et plus d'aménagements de peine exigés d'un autre», dit le communiqué de l'intersyndicale (CGT, Snepap, CFDT).
Fait sans précédent, la quasi-totalité des personnels est solidaire et mobilisée dans une grève du zèle depuis le 29 avril (le droit de grève leur est interdit du fait du statut spécial de l'administration pénitentiaire). Une manifestation est prévue cet après-midi entre la rue du Renard (siège de l'administration pénitentiaire) et la place Vendôme. Plusieurs autres ont déjà eu lieu, dont