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Libération
Interview

«Trouver un autre moyen de protéger la jeune femme»

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publié le 5 juin 2008 à 3h46

Najat Belkacem, adjointe (PS) au maire de Lyon et ex-porte-parole de Ségolène Royal durant la présidentielle, réagit aux propos de Rachida Dati sur la responsabilité de la gauche dans la politique d'intégration après l'affaire du mariage annulé de Lille.

Selon Rachida Dati, le jugement de Lille aurait le mérite de «protéger» la jeune femme. Est-ce votre avis ?

Exiger la virginité, c'était une violence. La preuve : la jeune femme a été obligée de mentir. L'institution judiciaire a validé cette exigence. On ne peut l'admettre. Rachida Dati nous dit que ce jugement protège la jeune femme. Je peux l'entendre. Mais je suis certaine qu'on pouvait trouver un autre moyen de la protéger.

Comment réagissez-vous quand la ministre pointe une responsabilité de la gauche ?

Prendre à partie la gauche en se livrant à tous les amalgames, c'est très choquant. On ne peut pas laisser dire que la gauche aurait livré les filles des cités à des «grands frères» délinquants.

N'y a-t-il pas tout de même à s'interroger sur les bilans des politiques d'intégration ?

Que la politique de la ville ait en partie failli, je suis la première à le dire. Notamment la politique qui a consisté à nous décharger de nos responsabilités sur quelques jeunes. C'était désastreux. Et dans les années 80 et 90 ça n'a pas été propre à la gauche. Aujourd'hui, plus personne ne défend cette politique, sauf peut-être Sarkozy quand il s'appuie sur les imams pour pacifier les banlieues après les émeutes de 2005.

Pour Sarkozy, Dati est l