Envoyé spécial à Barcelone «Il y a deux ans, je tombe sur un article de journal disant qu'un couple sur six en Europe a des problèmes de fertilité. Cela m'a choquée, moi qui ai connu cette expérience merveilleuse [d'avoir un enfant]. J'ai voulu faire quelque chose !» Employée dans une maison de retraite, Belen (1) a 27 ans, et vit dans la banlieue de Barcelone. Cette mère d'une fille de 4 ans est généreuse, comme beaucoup de ses compatriotes (l'Espagne est le premier pays au monde pour le don d'organes) : elle s'est engagée à confier son corps à la science, et elle donne son sang régulièrement. Alors, s'est-elle dit, pourquoi ne pas proposer aussi ses ovules, d'autant qu'elle ne souhaite plus d'enfants dans l'immédiat ? «Ce serait mensonger de dire que je ne le fais que pour la gloire. L'argent que je gagne m'est précieux vu notre situation économique. Mais je ne vends pas mon corps. On me dédommage, c'est très différent.»
Prix. Belen est satisfaite de sa «collaboration» avec la clinique Eugin, à Barcelone, spécialisée dans la reproduction assistée. Depuis 2006, elle s'est fait suivre pendant quatre cycles et, à chaque fois, cela a produit un embryon pour une femme infertile (la limite est fixée à 6 grossesses par donneuse). Pour chaque cycle, au bout d'un mois, elle touche 900 euros - un prix unitaire. «J'ai continué car on m'a très bien traitée. Au début, j'avais peur du bloc opératoire, des vomissements, des douleurs. Or, cela s'est passé sans probl