Le procès s'est tenu à huis clos à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Dix jours plus tard, le verdict n'en finit pas de faire des vagues. Après un délibéré de plus de onze heures, deux mineurs jugés pour un guet-apens tendu aux forces de l'ordre (lors duquel un policier avait été blessé à la mâchoire par un jet de pierres à Epinay en octobre 2006) ont été acquittés. Les trois autres ont été condamnés à trois ans de prison. Pourtant, l'avocate générale Agnès Thibault avait requis de huit à dix ans. Les faits, de «tentatives d'assassinat», ont été requalifiés en «violence». Trois quarts d'heure après l'annonce du verdict, le parquet faisait appel du jugement.
Ambiance. Présents en nombre à l'audience, les policiers étaient, selon un témoin, «sidérés». Des syndicalistes n'ont pas tardé à réagir. «Pour nous, ce procès a été un fiasco total. Il s'est transformé en procès de la police nationale», dit Kamel Hadj, délégué du SGP-FO (Syndicat général de la police) pour la Seine-Saint-Denis. «On marche sur la tête. Durant l'audience, les victimes [les policiers, ndlr] sont passées pour des auteurs.» Il dit que lui et ses pairs ont «été abandonnés»,«désavoués» par la justice. «La seule fois où les jurés se sont mis à l'unisson, c'est pour constater la dégradation du véhicule administratif. Sur les violences vis-à-vis des fonctionnaires, ils sont mitigés. On peut remettre en doute leur manière de penser.» Selon lui, les jurés ont é