A Saint-Mars-la-Jaille, une petite ville de Loire-Atlantique, les élèves de CM2 de l'école Jules-Ferry ont eu douze enseignants cette année. «Leur institutrice a eu une grossesse difficile, explique une collègue, Céline Guibert. Le jour où elle est partie en congé maternité, il n'y avait toujours personne de nommé.» Comme des dizaines dans la région, haut lieu de la contestation, l'école Jules-Ferry est occupée par les parents d'élèves. Depuis le 17 mai, ils se relaient dans les bureaux de l'administration, laissant les cours se tenir. Ce soir, ils y dormiront aux côtés d'enseignants, dans le cadre de la «nuit des écoles».
Mécontentement. Quelque 350 établissements, dans 48 départements, vont participer à cette initiative destinée à protester contre les mesures Darcos. Partie de Loire-Atlantique, l'idée est soutenue par la FCPE, la première fédération de parents d'élèves. Les raisons du mécontentement sont multiples : fermeture d'une classe sous prétexte d'une baisse d'effectifs, crainte de sureffectifs, manque d'enseignants spécialisés dans l'aide aux élèves en difficultés (les Rased).
«Tout a commencé avec les réunions d'explication sur les réformes : les nouveaux programmes et la réduction de la semaine de 26 à 24 heures avec les deux heures supprimées allant à du soutien individualisé, explique Céline Guibert. Chez nous c'est impossible à mettre en place.» Cette aide individualisée ne pourrait en effet avoir lieu que le midi. Le matin et le soir