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Libération

Ces travailleuses invitées à rester sans papiers

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par Florian GUILLEMIN
publié le 14 juin 2008 à 3h53

Elles auront dû attendre une semaine pour connaître la réponse de Brice Hortefeux : en signant jeudi un «plan de mobilisation» avec Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi, et Laurent Hénart, président de l'Agence nationale des services à la personne, le ministre de l'Immigration a opposé une fin de non-recevoir aux revendications des travailleuses sans papiers. Il jouera donc la carte des «primo-arrivants» - comprenez immigrants légaux, arrivés généralement dans le cadre du regroupement familial - contre les «déjà arrivées».

Hypocrisie. Elles sont nounous, gardent des personnes âgées, s'occupent du ménage ou du repassage : jeudi 5 juin, une cinquantaine de manifestantes était réunie pour faire entendre la voix de ces travailleuses de l'ombre, employées pour la plupart dans le domaine de l'aide à la personne. A l'appel du 9e collectif des sans-papiers, le cortège reprenait sa marche là où elle s'était arrêtée deux jours plus tôt : devant le secrétariat d'Etat chargé de la Solidarité. Valérie Létard leur avait alors promis un rendez-vous avec Brice Hortefeux : une entrevue que les militantes attendent encore.

Pour ces femmes isolées, non syndiquées, la mobilisation est trop souvent confidentielle. En témoigne le rassemblement organisé la semaine dernière. «C'est difficile pour ces femmes, car l'horaire correspond à la sortie des classes, et beaucoup d'entre elles doivent aller chercher les enfants dont elles s'occupent, relativi