Après les carnets Rondot, les carnets Bertrand. Saisis en janvier lors d'une perquisition au domicile de l'ex-directeur des RG, ils provoquent depuis un curieux mouvement de recul : les juges d'instruction refusent de les joindre au dossier pénal. Pour quelque temps encore, ces 23 carnets demeurent sous scellés.
Une partie de leur contenu, dont Libération a pris connaissance, résume bien l'activité de renseignements : collecter tout ce qui se dit ou s'écrit dans le microcosme, sans en valider le contenu - c'est le travail de la police judiciaire. C'est ainsi que «Giscard a perçu de Oil for Food», l'affaire pétrole contre nourriture en Irak ; que Sarkozy aurait réaménagé son appartement neuilléen «tout au black». De purs ragots, évidemment. Bertrand veille également aux intérêts de la Chiraquie, soupçonnant le général Heinrich (qui dirigea la direction du renseignement militaire), d'avoir «utilisé le service action de Geos [l'agence de sécurité privée pour qui il travaille, ndlr] pour récupérer une deuxième cassette Méry». Dans la première, ce faux facturier du RPR racontait la remise d'une valise de billets aux mains de Jacques Chirac. Quant à la seconde cassette, les recherches continuent.
Plus sérieusement, s'agissant de Clearstream, la mention «pourrait Wer cLJ» accolée à Imad Lahoud (lire ci-contre), datée du 8 mai 2001, est précédée de «BH élément écrit», venant de sa fidèle enquêtrice Brigitte Henri. Le nom de Lahoud ne reviendra