La démonstration de force n'est pas ridicule. Mais on était loin hier du million de manifestants que la CGT s'était fixé pour objectif. A Paris, comme à Marseille, Toulouse, Bordeaux ou Lille, les cortèges ont réuni entre la moitié et les trois quarts des manifestants qui s'étaient mobilisés pour les retraites.
«Mur».Première explication : la désunion syndicale. «A chaque fois que l'ensemble des syndicats ne s'engage pas, cela affaiblit la mobilisation», estimait François Chérèque (CFDT). «Il y a même eu des appels à ne pas manifester émanant des syndicats qui ne participaient à cette journée d'action, s'indignait Bernard Thibault (CGT), quelques minutes avant le départ du défilé parisien. C'est quelque chose qui d'habitude ne se fait pas.» Et quelque chose aussi qui en dit long sur l'ambiance qui règne entre les syndicats. D'un côté, il y a la CGT et la CFDT qui avaient, avec la FSU et Solidaires, organisé cette journée pour la défense des retraites et des 35 heures. De l'autre, les syndicats hostiles à la «position commune» sur la représentativité syndicale : FO, CFTC, CFE-CGC et Unsa. Le 22 mai, ils étaient descendus dans la rue, pas cette fois.
Autre explication : la lassitude. «On a l'impression de se battre contre un mur», expliquait hier un manifestant parisien. Les salariés du privé, directement menacés par le projet de loi sur les 35 heures qui sera présenté ce matin au Conseil des ministres, étaient certes plus nombreux que le 22 ma