Maître Karim Achoui, cet avocat du milieu qui a réchappé à un règlement de comptes il y a un an, garde une dent contre la police, et c'est réciproque. Ce brillant avocat de 40 ans compte parmi ses clients des grandes pointures du banditisme comme les frères Hornec multicartes côté business ou Antonio Ferrara, le rital réputé artificier hors pair sur les attaques de fourgons blindés. Achoui était dans le collimateur de la brigade de répression du banditisme (BRB), suspecté de «mordre la ligne jaune» et d'entretenir avec certains voyous «des liaisons au-delà des strictes relations avocat-bandit». Me Achoui n'ignore pas que les flics collectionnent les écoutes téléphoniques et photos compromettantes qui le mettent en scène avec des truands et explique dans le livre Parrains et Caïds de Frédéric Ploquin (1) que dans le milieu, «le dîner entre intimes est une tradition à laquelle on ne peut se dérober».
Evasion. L'avocat, qui a pas mal de démêlés avec la justice, met ces ennuis tantôt sur le dos de son ancien beau-père. commissaire de son état, tantôt sur la BRB qui l'a mouillé à tort selon lui dans l'évasion guerrière de Nino Ferrara de la forteresse de Fresnes le 12 mars 2003. Me Achoui ne décolère pas d'être renvoyé devant la cour d'assises de Paris en 2009 pour sa participation supposée à l'association de malfaiteurs qui a délivré l'Italien de sa prison. Le contentieux est si lourd entre l'avocat et la police que sa tentative d'assassinat le 23 juin