Tout était écrit. L'incendie était prévisible. C'est ce que soutient la Cimade (Comité d'aide aux immigrés) qui a divulgué hier des extraits du rapport de la Commission nationale des centres et locaux de rétention administrative et des zones d'attente. Un rapport transmis à Brice Hortefeux et Michèle Alliot-Marie, début juin. On y lit qu'il règne un «climat de tensions et de violence» dans tous les centres de rétention (CRA) et particulièrement «à Vincennes, où un rien suffit à mettre le feu aux poudres.» La commission souhaitait «très fermement que la capacité du pôle de Vincennes soit ramenée à 140 places maximum», contre les 260 à 270 personnes présentes sur les deux centres séparés de quelques mètres.
Une manière de souligner ce que répète la Cimade (seule association habilitée à pénétrer les centres de rétention) depuis plusieurs jours. En occupant deux bâtiments, côte à côte, d'une capacité chacun de 140 personnes, le centre de rétention de Vincennes était à la limite de la légalité. Deux lettres adressées par Patrick Peugeot, président de la Cimade, à Michel Gaudin, préfet de police de Paris, le 27 février et le 16 juin, attiraient l'attention sur «le climat [qui] se dégrade» et «les violences».«Nous avons tiré plusieurs fois la sonnette d'alarme à Vincennes», regrettait Laurent Giovannoni, secrétaire général de la Cimade.
Il a, par ailleurs, jugé «scandaleuses» les déclarations du porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre. Ce dernier