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Libération

La justice retient un antisémitisme «par incidence»

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publié le 25 juin 2008 à 4h02

«Tentative de meurtre aggravée par le caractère antisémite» et «violences en réunion avec circonstances aggravantes». Tels sont les chefs de l'information judiciaire ouverte hier, après le tabassage samedi rue Petit dans le XIXe arrondissement de Rudy H., un juif de 17 ans. Lors d'un point de presse, le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, a expliqué que cette agression, qui a valu trente-six heures de coma à la victime, s'inscrivait dans un contexte «d'affrontements entre bandes fondées sur une appartenance à une communauté : noire d'un côté, juive de l'autre». Le magistrat a indiqué que des bagarres s'étaient déjà produites les 10 et 13 juin, dans ce secteur des Buttes-Chaumont.

Représailles. Mais samedi, cette tension entre les jeunes des deux communautés a pris une tournure gravissime. Vers 19 h 30 Rudy H. gît sur le trottoir, au terme d'une dernière bagarre après un après-midi d'affrontements. Le drame s'est noué «en trois épisodes». Le premier se déroule «devant la mairie» du XIXe arrondissement : «Un jeune garçon de confession juive se fait frapper par une bande de jeunes de couleurs.» Il s'en va, puis revient avec «deux camarades» car il a perdu «une chaîne avec une étoile de David», expliquait hier Jean-Claude Marin. A ce moment-là, une deuxième bagarre éclate : deux jeunes juifs sont blessés, l'un au dos et un autre d'un «coup de machette au bras». Des représailles vont suivre «vers 19 heures-19 h 30» square Petit, près de la cit