Face aux ex-retenus de Vincennes qui comparaissaient hier à Nîmes devant le juge des libertés et de la détention, la préfecture de police de Paris a déployé les grands moyens. Plusieurs dizaines de policiers - CRS et police aux frontières - se sont relayés toute la journée pour surveiller la salle d'audience et les abords du Palais de justice. Trois avocats et deux de leurs collaborateurs, prévenus la veille vers 20 heures, ont débarqué de Paris de très bonne heure hier matin en tirant leurs valises. Leur mission ? Empêcher à tout prix que les retenus transférés au centre de rétention (CRA) de Nîmes suite à l'incendie de celui de Vincennes dimanche soient libérés.
Sur la centaine de sans-papiers arrivée dans le Gard lundi à l'aube, 80 ont en effet déposé une demande de remise en liberté, avec l'aide de la Cimade du Languedoc-Roussillon et d'avocats gardois. Or, ces requêtes devaient être examinées alors que le juge des libertés et de la détention avait, mardi, demandé la libération de quatre autres retenus. D'où l'arrivée en force d'avocats parisiens, «destinés à intimider le juge», selon les défenseurs des sans-papiers.
«Bombe lacrymo».Ne souhaitant pas tous se rendre au tribunal, les 80 retenus avaient désigné hier neuf hommes âgés de 20 à 30 ans environ, algérien, sénégalais, russe ou pakistanais, pour les représenter. Parce qu'ils parlaient mieux le français. En jeans et tee-shirts, les traits tirés, sous l'oeil d'une douzaine de policiers et de militants de