La Turquie fait aussi trembler l'UMP. Entre députés et sénateurs de la majorité, le débat sur la réforme des institutions a mis au jour une fracture profonde. Les premiers ont introduit le 28 mai, dans la Constitution, un amendement rendant obligatoire un référendum pour toute adhésion à l'Europe de pays dont la population dépasse 5 % de celle de l'UE. Les seconds ont supprimé cette disposition mardi, la jugeant stigmatisante, et diplomatiquement calamiteuse.
Pour que le projet de loi constitutionnelle puisse être examiné en Congrès le 21 juillet, il faudra que les élus UMP se mettent d'accord avant la deuxième lecture du texte à l'Assemblée le 8 juillet. Ce n'est qu'après avoir franchi cet obstacle que l'Elysée et Matignon pourront s'attaquer au suivant : convaincre une quarantaine d'élus de gauche de laisser passer la révision. Mais sans compromis sur la question turque au sein de l'UMP et donc sans vote conforme des deux assemblées, le Congrès ne pourra même pas être convoqué.
Ethique. Mercredi soir, en marge d'un dîner de son club, Dialogue et initiative, le sénateur Jean-Pierre Raffarin claironnait son optimisme : «Vous n'avez pas à être inquiets [.] Nous avons voulu simplement avoir une première lecture avec l'éthique de conviction et nous aurons la deuxième lecture avec l'éthique de responsabilité», a-t-il expliqué aux nombreux ministres présents. De son côté, François Fillon avait clairement indiqué le 12 juin que le gouvernement était sur la ligne des sénateurs