Le non irlandais au traité de Lisbonne fait sortir Philippe de Villiers de son bocage vendéen. «Il a voulu d'abord assurer sa position dans son fief», assure un de ses proches. Retenu justement dans son département par une session du conseil général et par les préparatifs du 30e anniversaire du Puy-du-Fou, Villiers s'était contenté de saluer le résultat du référendum par un simple communiqué.
A la fin de la semaine prochaine, il doit se rendre en Irlande pour y rencontrer les responsables des formations politiques hostiles au minitraité. «Notre vision de l'Europe n'est pas isolée mais plutôt bien répandue dans tous les pays», veut croire Patrick Louis, député européen et secrétaire général du Mouvement pour la France (MPF). Silencieux depuis sa contre-performance à l'élection présidentielle (2,23 % des voix), le président du MPF réentonne sa petite musique antieuropéenne à l'occasion de la présidence française de l'Union. Il doit d'ailleurs s'exprimer ce week-end dans la presse. Mais sa véritable rentrée politique se fera fin septembre lors de l'université d'été de son parti.
Elle devrait aussi marquer le lancement de sa campagne pour les élections européennes de 2009 où le MPF espère bien se refaire une santé. «Tout est changé depuis le vote des Irlandais. Le grand débat sur l'Europe est rouvert alors que les différents gouvernements avaient fermé le cercueil et apposé les scellés», se réjouit Villiers. «Nous avons un boulevard devant nous»<