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Interview

«Un cadre légal aux mères porteuses limitera les dérives»

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publié le 27 juin 2008 à 4h03

Nadine Morano revient sur la proposition formulée mercredi par un groupe de travail du Sénat d'autoriser la pratique des mères porteuses. Une bataille qu'elle se dit prête à «défendre».

Des sénateurs proposent la légalisation en France de la gestation pour autrui. Qu'en pensez-vous ?

«La gestation pour autrui», c'est une expression qui n'est pas très heureuse : Elle me semble si juridique et tellement dénuée d'humanité. Pour autant, les sénateurs ont eu raison de travailler sur la problématique de la stérilité de la femme qui pourrait pourtant devenir mère. Je trouve très intéressantes les conclusions de leur groupe de travail. Je suis moi-même favorable à un encadrement légal de cette pratique. Il y a plusieurs années, j'ai été sensibilisée par un cas que j'avais vu en Angleterre : une mère qui a porté l'enfant de sa propre fille, atteinte d'une malformation utérine.

Le feriez-vous, porter l'enfant de votre fille ?

Oui, si ma fille était atteinte de ce genre de malformation, je le ferais. Pour moi, ce serait un geste d'amour.

Le Sénat n'a pas retenu cette possibilité. La mère, non ; la soeur, oui.

J'ai vu. Je me demande pourquoi. Si elle est en capacité physique et morale de le faire et si elle n'a pas de soeur ? J'imagine de toute façon un lien de proximité entre la gestatrice et le couple. Par exemple : son entourage familial, amical, proche.

Etes-vous d'accord avec les critères retenus par le Sénat ?

Je suis d'accord avec l'ensemble des conditions posées. Pour moi, la mèr