Mardi, le Journal officiel publiait un décret instituant Edvige, un fichier mis à disposition de la direction centrale de la sécurité publique (DCSP) contenant des «données à caractère personnel» concernant «des personnes physiques âgées de 13 ans et plus». Sa création est contestée par la Ligue des droits de l'homme et par le premier syndicat d'éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse. Réaction d'Alex Türk, président de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés).
La Cnil a émis des réserves sur ce fichier, pourquoi ?
Pour plusieurs raisons. D'abord parce que le gouvernement voulait faire passer le décret sans le publier au Journal officiel, ce qui est une possibilité juridique. Nous avons exigé sa publication, car quelques aspects nous semblaient problématiques, notamment la question de l'âge. Mais l'essentiel en matière de libertés a été préservé.
Concrètement, Edvige concerne des personnes de quel âge ?
Le fichier peut recenser des données dans trois cas : dans le cadre d'une enquête administrative, d'une atteinte à l'ordre public, ou encore afin de centraliser des informations relatives aux personnalités (élus, syndicalistes, etc.). Nous exigeons que l'âge minimum soit de 16 ans dans les trois cas. Mais le décret stipule que les «mineurs de 16 ans» sont concernés uniquement par les atteintes à l'ordre public, les deux autres points concernant les mineurs âgés de 13 ans et plus. Une proposition qui, à l'ori