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Libération
Interview

«Plus de RTT ni de jours fériés»

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par François VIGNAL
publié le 9 juillet 2008 à 4h14

Pour Bernard Van Craeynest, président de la CFE-CGC (Confédération générale des cadres), la nouvelle définition du temps de travail des cadres est un marché de dupes.

Que signifie, pour les cadres, le plafond de 235 jours travaillés par an ?

Ça veut dire que l'on va travailler plus longtemps, mais pas pour gagner plus. Travailler 235 jours, cela représente 2 500 heures par an, au lieu de 1 607 heures dans le calcul horaire. Vous voyez l'écart. Et la différence sera moins bien payée que des heures supplémentaires, puisque la majoration qui s'appliquera au-delà de 218 jours - l'équivalent pour les cadres des 35 heures - ne sera que de 10 % au lieu de 25 %.

Que vont devenir les jours fériés et les RTT ?

Pour arriver à 235 jours, vous prenez les 365 jours de l'année, vous enlevez 2 jours par semaine pour les samedis et dimanches, soit 104 jours, 5 semaines de congés payés et un jour qui serait le 1er mai. Résultat : plus de RTT ni de jours fériés. On pourra vous demander de travailler le 14 juillet, le 15 août et le 1er janvier.

Quand il y a accord d'entreprise, les salariés conserveront leurs RTT.

Le gouvernement et Xavier Bertrand disent que cela sera borné par la négociation d'entreprise. Dans les grandes entreprises, ça ne devrait pas trop poser de problème. Encore que le patron pourra dire : «Si vous refusez de travailler plus, je délocalise.» Mais dans les très petites, où il n'y a pas de représentants du personnel, cela va se négocier de gré à gré entre employeur et sal