Sur le parking de la gare de Lyon, Raphaël, une petite bombonne de produit nettoyant à la main, astique sa moto. Sa Honda Goldwing noire reluit. Des sièges en cuir ultraconfortables et une fiabilité hors du commun, assure droit dans les yeux le propriétaire. «C'est la limousine des motos», frime Laurent, qui le regarde en rigolant. Laurent, Raphaël et une vingtaine d'autres chauffeurs de motos-taxis se sont donné rendez-vous, ce matin-là. Parce que «limousine des motos» ou pas, ils sentent leur gagne-pain menacé. Leur profession n'est pas réglementée et la colère de leurs collègues taxis à quatre roues augmente.
Le marché du transport de personnes à moto est porteur. Plus de 200 motos ou scooters de luxe circulent dans Paris. Une mode qui remonte à cinq ou six ans. Et attention, «on fait du transport haut de gamme», explique Laurent qui triture son Blackberry sur lequel il reçoit les réservations de ses clients par mail.
Show-biz. Eviter les bouchons dans Paris. Aller vite, très vite, un luxe qui se paie entre 20 et 30 % plus cher que pour un taxi si le trafic est fluide. Mais le temps n'a pas de prix pour les hommes pressés du CAC 40, parlementaires et autres membres du show-biz, comme «Strauss-Kahn ou Jamel».
Tout irait pour le mieux, si on ne glissait «des bâtons dans les roues» de cette nouvelle profession sans statut légal. Depuis quelques semaines on leur dresse systématiquement des PV lorsqu'ils vont travailler à l'aéroport de Ro