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Libération

«Si tu plantes un arbre, il faut l'arroser : on a déposé les dossiers, il faut manifester»

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publié le 31 juillet 2008 à 4h28
(mis à jour le 31 juillet 2008 à 4h28)

Ils étaient presque tombés aux oubliettes. Pourtant, cela fait déjà trois mois que des travailleurs sans papiers occupent la Bourse du travail, rue Charlot (IIIe arrondissement de Paris), luttant pour leur régularisation. Regroupés au sein de la Coordination 75, leur situation est en passe d'évoluer. Le 15 juillet, ils ont déposé 597 dossiers à la préfecture et sont en attente des convocations. Hier, histoire de rafraîchir les mémoires, les occupants ont défilé dans Paris. «Si tu plantes un arbre, il faut l'arroser. On a déposé les dossiers, maintenant, il faut manifester», ironise Asse, l'un des occupants. Ils sont environ 600 à vivre dans les locaux, nuit et jour pour certains.

De prime abord, l'endroit peut paraître sympathique. Dans la cour, des petits cercles se forment. Des personnes discutent, rigolent, débattent. A leurs côtés, de sommaires matelas sont abrités par des bâches, loin de filtrer la pluie. Au milieu de ce décor, des femmes en boubous africains versent du riz dans d'imposants récipients. «Nous n'achetons plus d'assiettes, ni de couverts, on mange à l'africaine, avec les mains», explique Mankama, mauritanien de 33 ans. Les conditions de vie sont drastiques, un repas par jour, pas de douche et seulement quelques toilettes.

Carton. A l'intérieur des bâtiments, c'est l'entassement. La plus grande pièce est emplie de matelas, une autre est réservée aux femmes et aux enfants. Dans les escaliers, chaque palier fait office de lieu de prière, sur u