De notre correspondant à Rennes. Dernier acte ou nouveau départ ? Avant d'être mutés, à leur demande, respectivement à Lille et Rennes, Richard Foltzer et Muriel Corre, les deux juges chargés de l'enquête sur le naufrage du Bugaled Breizh, ont reçu hier les familles des victimes et ont apporté une nouvelle pierre à l'hypothèse d'un sous-marin comme cause du naufrage.
«C'est énorme!» Selon un rapport d'expertise qui leur a été remis le 15 juillet par Dominique Salles, ancien officier sous-marinier en retraite, il s'agirait d'un sous-marin nucléaire d'attaque (SNA). C'est l'hypothèse «la plus hautement probable», a indiqué l'avocat des familles, Me Christian Bergot, citant les termes de l'expertise, avant de s'exclamer : «C'est énorme ! Je comprends que les pays se taisent !» Plusieurs «raisons techniques», qui n'ont pas été détaillées par les deux juges d'instruction aux familles durant un entretien qui avait des allures d'adieu, étayent cette thèse. Me Bergot en évoque plusieurs comme l'autonomie et la puissance d'un SNA, qui expliqueraient la rapidité du naufrage. Le chalutier de Loctudy (Finistère), avec ses cinq marins, a en effet coulé en quelques minutes à peine (trente-sept secondes selon un autre rapport d'experts) après un ultime appel lancé à un autre bateau de pêche par le marin qui se trouvait à la passerelle : «Viens vite, je chavire !»
Lors du naufrage, le 15 janvier 2004 au large de cap Lizard, la zone fourmillait de s