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Libération

Hautmont, ravagé en trois minutes

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publié le 5 août 2008 à 4h31

«J'ai d'abord cru que c'était une petite tempête, comme d'habitude. Mais quand j'ai vu des vis qui passaient à travers la pièce, les vis de l'encadrement de la fenêtre, j'ai pris mon petit frère et on s'est réfugié dans la chambre de derrière», raconte Julien Lenoir en posant sa main sur sa voiture, cabossée, vitres brisées, le tableau de bord jonché de feuilles et de terre. Une mini-tornade a ravagé, dans la nuit de dimanche à lundi, un quart de la ville d'Hautmont, près de Maubeuge (Nord), tuant trois personnes et blessant neuf autres dont deux grièvement.

Pillages. L'adjoint au maire, chargé des travaux, et sa femme sont morts dans les décombres de leur maison. Il ne reste qu'un pan de mur debout. Celui des toilettes, au premier étage. Une vieille dame, qui vivait juste derrière chez eux, a péri de la même manière. A ce bilan s'ajoute un suicide : un homme de 76 ans s'est tué avec une arme à feu «quand il a découvert que sa maison était complètement détruite», raconte Stéphane Wilmotte, conseiller municipal. Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, sur place hier, a annoncé une aide d'urgence de 300 000 euros, ainsi qu'un déploiement massif de psychologues. Car l'inquiétude va désormais vers les habitants qui rentrent en hâte de leurs lieux de vacances. «Les gens vont rentrer pour découvrir qu'ils ne peuvent pas dormir chez eux, explique Stéphane Wilmotte. Nous avons prévu pour ce soir au moins 300 places d'accueil d'urgence.» Le principal baille