Après avoir couru à ses trousses vingt-quatre heures, les gendarmes font connaissance avec l'homme suspecté du meurtre de Valentin. Le garçon (11 ans) a été tué à l'arme blanche dans la nuit du 28 au 29 juillet, à Lagnieu (Ain). Et l'empreinte génétique retrouvée sur ses vêtements est bien celle de Stéphane M. (39 ans), interpellé dimanche en Ardèche avec Noëlla H. (48 ans).
En garde à vue, le couple n'est «pas muet», confie un enquêteur. Mais il tient souvent des propos délirants. L'homme confirme qu'il est bien passé à Lagnieu, lundi dernier, mais il ne reconnaît pas le crime et se prend pour «le roi d'Australie». Sa compagne, «un peu plus dans la réalité» d'après une source proche de l'enquête, indique qu'elle n'a rien vu du crime. Elle confie en revanche que Stéphane a «changé» depuis quelque temps, qu'il est devenu «plus violent». Il semble cependant qu'elle aussi connaisse des éclipses de lucidité. Elle signe parfois ses procès-verbaux d'audition «sa Majesté».
«Dérangés». Stéphane et Noëlla sillonnent ensemble la France depuis une vingtaine d'années. Ils se déplacent en stop ou à pied, «de paroisse en paroisse et de cure en cure», raconte le général David Galtier, directeur adjoint de la police judiciaire gendarmerie. Les enquêteurs essaient de retracer leur errance, et une dizaine de brigades territoriales ont déjà «fait remonter» des contrôles d'identité du couple, ces derniers mois dans leur région. Leurs parents