La circoncision a provoqué hier de vifs débats à la conférence de Mexico sur le sida. D'un côté, l'OMS, l'Onusida, des chercheurs, des fondations privés qui se disent prêts à se lancer dans des initiatives massives tant pour eux le fait d'être circoncis protège du virus du sida. Et de l'autre côté, des militants, des femmes souvent, qui s'interrogent. A l'image de Marie de Cenival, responsable du programme éthique et recherche à Ensemble contre le sida qui lâche, agacée : «Il y a des questions, mais pas de réponses. Ces programmes massifs de circoncision font courir des risques aux femmes.»
Protection. A Mexico, un nombre impressionnant d'études ont été rendues publiques. Et débattues. Toutes montrent l'effet protecteur de la circoncision. Ce n'est pas une découverte, car les premiers travaux suggérant que la circoncision réduirait le risque de transmission du VIH datent de 1986. Mais c'est en 2005 que la démonstration scientifique a été apportée par des travaux de l'ANRS (Agence nationale de recherche sur le sida), puis confirmée par des travaux américains et africains. Des recherches révélant que le risque de transmission du virus de la femme vers l'homme était réduit de 60%.
Dès lors, faut-il se lancer dans une politique de grande incitation dans les pays à forte épidémie? N'y a-t-il pas une menace que l'homme circoncis se lance dans des pratiques à risques, trop assuré d'être protégé ? C'est sur ces points que les travaux de Mexico apportent des éléments nouveaux. A