Menu
Libération

«J'ai touché sa main, c'est trop fort pour moi»

Article réservé aux abonnés
publié le 13 août 2008 à 4h36

Il est arrivé en claquettes grises, un peu trop grandes pour son pied. Drapé dans du mauve et de l'orange, à l'occasion de la première sortie officielle d'une visite de douze jours en France. Dans le temple bouddhiste d'Evry (Essonne), l'effervescence était toute déchaussée. Une attachée de presse, qui n'arrêtait pas d'enlever et de remettre ses chaussures : «Où on va les mettre, tous les journalistes ?» Hormis celles des agents de sécurité, des policiers et des pompiers, on a vu les chaussettes de presque tout le monde. Celles de Manuel Valls, le maire PS d'Evry, celles de l'évêque Dubost, et aussi les pieds nus de Jane Birkin. Jane, qui a sauté dans le premier avion de Brest, où elle était en tournage avec Jacques Rivette, pour venir ici. Jane, qui a connu sa sainteté il y a vingt ans, quand sa fille Lou voulait devenir bouddhiste. Là encore, elle veut lui demander conseils avisés et un «peu de sa sagesse», à propos de la Birmanie.

Miracles. La voiture est annoncée dans vingt minutes. Mais comme Bouddha fait des miracles, la voix dans le haut-parleur annonce : «Elle roule très vite, elle sera là dans cinq minutes.» A 14 h 04, sa sainteté descend. Vibrez tambours, résonnez clochettes. «Votre sainteté, malgré votre âge, vous êtes venu semer les graines de l'infinie compassion», lui envoie le responsable de la pagode. L'évêque fait un lapsus, prend la pagode pour une mosquée, et qualifie sa sainteté de «chercheur de paix». Manuel Valls remet