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Libération

«Les seuls à sortir le drapeau rouge»

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publié le 14 août 2008 à 4h36

Pas facile de vendre le trotskisme, «ce que le communisme aurait dû rester», expliquent les militants de Lutte ouvrière, sous la pluie. Même aux habitants de Ferrière-la-Grande, ville ouvrière du Nord. «On est venu ici parce qu'on nous a dit qu'il faisait toujours beau», ironise une «camarade» de LO, une pile du «journal d'Arlette Laguiller» sous le bras. «T'avais qu'à venir la semaine dernière», lui rétorque un passant. La semaine dernière une tornade a pulvérisé le village d'Hautmont, à quelques kilomètres de là. «On ne va pas aller là-bas, ils ont d'autres soucis que de discuter de la révolution.», explique Jean Cornut, prof de math et élu local à Fourmies.

«Tréfonds». Mardi, la caravane de LO dans le Nord a posé sa tente blanche sur le parking de la mairie PS-PCF de Ferrière, 6 000 habitants. L'été, il n'y a donc pas que l'UMP qui fait de la propagande. Jean Cornut, 54 ans, en est à sa «25e caravane» avec LO : 30 militants - 26 sur le terrain, 4 chargés des repas - branchent les passants devant la Poste, la supérette et la CAF. «Ce qui compte, c'est que les idées de communisme, de lutte des classes passent dans les tréfonds de la population. Ici, les gens savent que ces idées existent car ils connaissent Bruno.»

Surnommé «le père Noël», «Ben Laden» ou «Moïse» à cause de sa barbe «de trois ans», Bruno Montmory, 42 ans, connaît tout le monde car il est pompiste à Champion. La baisse du pouvoir d'achat, il la mesure au l