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Libération
Interview

«Une incohérence de plus du gouvernement»

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publié le 15 août 2008 à 4h37

Vice-président (PS) du groupe d'études sur le Tibet à l'Assemblée nationale, Jean-Louis Bianco dénonce les «corrections de trajectoire» de l'Elysée et du gouvernement au sujet du dalaï-lama.

Bernard Kouchner va rencontrer le dalaï-lama, Rama Yade souhaite le voir. Que pensez-vous de cette entrée en scène ?

C'est une incohérence de plus de la politique suivie par le gouvernement. S'il le voulait, il aurait été facile pour Nicolas Sarkozy d'annoncer ces rencontres lorsqu'il a dit que lui ne verrait pas le dalaï-lama en août. Il s'agit manifestement d'une improvisation tardive en raison du retentissement qu'a eu la réception avec les parlementaires au Sénat et de l'annonce de la rencontre du dalaï-lama avec Ségolène Royal. Rama Yade avait, il est vrai, évoqué la possibilité d'un entretien dès mars. Il y a une part de sincérité dans sa démarche, comme une part de tactique de Nicolas Sarkozy, qui laisse parfois avancer Bernard Kouchner et Rama Yade. J'imagine mal qu'ils puissent prendre cette initiative sans avoir eu le feu vert de leur hiérarchie.

Le chef de l'Etat devrait, lui, recevoir le leader tibétain le 10 décembre. Cet engagement vous satisfait-il ?

C'est encore une correction de trajectoire. Pourquoi ne l'avoir pas dit dès le début ? De plus, il recevra le dalaï-lama avec d'autres Prix Nobel de la paix et n'aura sans doute pas avec lui un entretien sur la situation et l'avenir du Tibet. Il n'avait pas besoin de le noyer dans une réception collective. C'e