Quand on dit addiction, on pense tabac, alcool, drogue. Récemment, un groupe d'experts de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), sollicité en 2006 par la Direction générale de la santé (DGS) pour plancher sur l'évolution des addictions aux jeux d'argent et aux jeux vidéo, a rendu son rapport et ses recommandations.
Selon les experts de l'Inserm, qui se basent sur des études réalisées à l'étranger (faute d'études réalisées en France, pour l'heure), dans une majorité de pays, entre 1 % et 3 % des joueurs présentent une façon de jouer pathologique, avec des conséquences sociales et financières importantes. Dans le peloton de tête des pays addictifs aux jeux, on trouve les Etats-Unis et l'Australie, avec 5 % de la population touchée. La Norvège arrive en queue avec 0,2 % de la population concernée. En 2006, près de 30 millions de Français ont tenté leur chance au moins une fois à un jeu de hasard et d'argent.
Multi-dépendants. La notion de «joueur pathologique» (voir l'Idiot de Dostoïevski, qui raconte déjà cet enfer-là) n'est pas nouvelle : décrite dès 1929, elle apparaît dans la littérature scientifique vers la fin des années 1980. Qui est ce joueur excessif ? Même si le groupe d'experts ne dresse pas de profil à proprement parler, sociologues, psychologues, addictologues s'entendent quand même à définir ce - relativement faible - pourcentage de joueurs dans des milieux sociaux plutôt défavorisés et d'un bas niveau économique. En grande maj