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Libération

Face à la récession, Fillon ne bouge pas d'un iota

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publié le 19 août 2008 à 4h39

Nicolas Sarkozy occupé sur le front diplomatique, François Fillon en profite pour réaffirmer sur le terrain intérieur une légitimité quelque peu ébranlée par la réforme constitutionnelle du 21 juillet. Anticipant sur le Conseil des ministres de rentrée, fixé à jeudi par le chef de l'Etat, le Premier ministre a réuni hier le «pôle économie du gouvernement» dans l'objectif avoué de «ne pas laisser s'installer un discours qui ne correspond pas à la réalité».

Spectre. Une formule alambiquée pour tenter de récuser les prévisions économiques alarmistes des financiers, et couper court aux attaques d'une opposition qui n'a eu de cesse depuis un an de dénoncer l'injustice, l'inefficacité et le coût (13 milliards d'euros) du «paquet fiscal» ficelé l'été dernier par une droite surtout soucieuse de servir sa clientèle électorale.

Entouré de Christine Lagarde (Economie), Eric Woerth (Budget), Laurent Wauquiez (Emploi), Hervé Novelli (PME), Luc Chatel (Consommation), et Anne-Marie Idrac (Commerce extérieur), tous astreints au silence, Fillon s'est donc employé à relativiser l'impact du recul de la croissance au deuxième trimestre (- 0,3 %) et de la moindre performance de l'économie française au premier trimestre (0,4 % de hausse du PIB au lieu des 0,5 % attendus) révélée jeudi par l'Insee. Là où certains discernent déjà le spectre d'une «récession» n'est, à en croire le Premier ministre, qu'un simple «ralentissement». Puis la défausse vient, aisée : le hoq