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Libération

Le procureur Eric de Montgolfier envoyé sur le banc des accusés

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publié le 27 août 2008 à 4h45

De notre correspondant à Marseille Un procureur jugé en correctionnelle ? «Une expérience nouvelle.» soupire Eric de Montgolfier, 62 ans. Le procureur de Nice comparaîtra bientôt devant le tribunal de Lyon pour «atteintes à la liberté individuelle», au côté de Christian Chambrin, 58 ans, ex-directeur de la maison d'arrêt de Nice. Les deux hommes ont été renvoyés en correctionnelle le 25 août pour avoir omis de libérer, en janvier 2003, Jean Herrina, dit «le Sultan», un détenu mis en examen pour vol de bijoux.

Mandat de dépôt. Herrina (qui s'est suicidé en détention en mars 2007) était alors sous mandat de dépôt, jusqu'au 20 janvier 2003. Le 13, sept jours plus tôt, un juge niçois des libertés et de la détention, Jean-Luc Cabaussel, délivre une ordonnance de mise en liberté. Le magistrat reconnaîtra avoir commis «une erreur matérielle» : il aurait dû rendre une «ordonnance de refus de prolongation de la détention provisoire». Son acte crée un micmac procédural : faut-il libérer Herrina de suite, ou attendre le 20, fin de son mandat de dépôt ? Le directeur de la prison décide de le garder en détention. Soutenu par son chef de greffe, il affirme qu'il a téléphoné au procureur pour lui demander son avis, ce dont le magistrat dit ne plus se souvenir.

En tout cas, ce maintien en détention est une erreur. Entre-temps, le juge d'instruction Richard Rolland, aujourd'hui décédé, colle à Herrina une autre affaire. Il reste donc en prison. «Une manipu