Le système de l'adoption en France fonctionne mal. C'est en s'appuyant sur ce bilan, mis en lumière par le rapport commandé à l'ancien patron du Monde Jean -Marie Colombani, que les secrétaires d'Etat à la Famille, Nadine Morano, et aux Affaires étrangères, Rama Yade, ont présenté hier en Conseil des ministres des propositions visant à faciliter les adoptions.
La situation est peu reluisante. Le nombre d'enfants étrangers adoptés a chuté de 20 % entre 2006 et 2007, alors que durant cette période il a augmenté de 9 % en l'Italie. En France, 25 000 familles dotées d'un agrément attendent de voir aboutir leur projet d'adoption. Au final, moins de 4 000 enfants sont adoptés chaque année.
Le développement de l'adoption des pupilles de l'Etat et l'adoption des enfants en situation de délaissement parental sont au coeur de ce plan. En 2006, 764 seulement parmi les 2 300 pupilles de l'Etat ont été adoptés et, sur 23 000 enfants placés en famille d'accueil ou foyers après décision d'un juge, moins de 1 % sont adoptables. Pour améliorer ces chiffres, le gouvernement veut imposer aux services sociaux de se positionner sur la question de l'abandon dès la première année du placement. Le parquet pourrait également saisir le tribunal de grande instance d'une demande de déclaration d'abandon, dès lors qu'il a connaissance de la situation de désintérêt manifeste.
La réforme de l'agrément est aussi en marche : l'information et la formation des familles devraient être rendues obligatoires