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Libération

Martine Aubry en quête de retrouvailles

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publié le 28 août 2008 à 4h45

Est-ce le genre qui veut ça, celui, de plus en plus prisé par les politiques, du livre d'entretiens ? Et si on se retrouvait., le livre que vient de signer Martine Aubry, avec le sociologue Jean Viard et le journaliste Stéphane Paoli, donne en tout cas le sentiment étonnant. de ne pas retrouver l'ancienne ministre de Lionel Jospin. Etonnant ? Pas si sûr, car peut-être est-ce précisément l'objectif recherché par la maire de Lille : arrondir les angles, lisser son image, gommer ses arêtes, autrement dit, montrer qu'elle a changé. Comme un prix à payer pour retrouver toute sa place (la première ?) au Parti socialiste. Comme une condition pour rassembler.

Ce sentiment est étayé par un joli paradoxe. «Je sais que vous ne voulez pas être cantonnée [aux 35 heures]», lui glisse Jean Viard, averti de cette volonté déjà ancienne chez l'ex-ministre du Travail de se débarrasser de l'étiquette de Dame des 35 heures, titre d'un autre livre qui l'avait profondément meurtrie, cosigné par le journaliste Philippe Alexandre en 2002. «On me parle toujours des 35 heures», s'agace presque Martine Aubry, bien décidée à revendiquer l'héritage du rétablissement sous le gouvernement Jospin des comptes de la Sécurité sociale ou de la création de la couverture de la maladie universelle (CMU). Mais, curieusement, c'est précisément dans le chapitre consacré aux 35 heures, que Martine Aubry ressemble le plus à Martine Aubry. Et que le lecteur s'y retrouve dans la sincérité qui s