A Calais, les migrants la surnomment la «jungle» (prononcé à l'anglaise). Une expression qui désigne des petits bois avoisinant la ville portuaire. Les candidats à l'émigration clandestine s'y réfugient le jour avant de tenter de se glisser dans les camions qui stationnent non loin en attendant de franchir la Manche.
C'est dans ces bois qu'une Canadienne d'une trentaine d'années a été violée, mardi soir, aux alentours de 19 h 30. Etudiante en journalisme à Londres, elle réalisait un reportage photographique. Selon Philippe Müller, c'est la quatrième fois qu'elle venait à Calais. La jeune femme qui «parle mal le français mais le comprend» photographiait des abris. Une personne aurait prétexté de lui «montrer autre chose» pour l'écarter du groupe et la violer. Il l'a également frappée au visage. L'agression aurait duré une trentaine de minutes avant qu'un migrant ne s'approche.
Portraits robots. Selon la victime, l'agresseur parlait bien le français. «Etonnant» pour Nadine de l'association Belle Etoile qui soutien les réfugiés : «Il est extrêmement rare que les migrants parlent le français.»«C'est un élément à prendre en compte, expliquait prudemment le procureur adjoint. Nous pensons à 80 % que c'est un migrant, mais on ne sait pas si c'est un Français, un migrant ou un passeur. Tout est ouvert.» Depuis, deux portraits robots du violeur ont été établis. L'un avec la victime, l'autre avec la personne intervenue pour interrompre l'