L'an dernier, Sofiane, 19 ans, a été admissible à l'Ecole des mines : «Je me suis rendu compte combien j'étais handicapé à l'oral. Les personnes qui sortent d'Henri-IV et de Louis-le-Grand ont des bases extrêmement solides. Nous en ZEP, la plupart du temps on ne finit pas le programme.» En deuxième année de prépa scientifique au lycée Claude-Bernard à Paris, Sofiane, qui vient du lycée Auguste-Blanqui à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, vise une école d'ingénieur. «Mais quand je vois les épreuves en anglais, ça me fait peur. Beaucoup de mes camarades sont quasiment bilingues. Moi, je suis novice.» Il estime toutefois que, venant de banlieue, «on peut réussir mais qu'on est lésé».
Sofiane fait partie des 20 % d'élèves boursiers en prépa à au lycée Claude-Bernard, un bon taux «pour un établissement marqué XVIe arrondissement», souligne la proviseure, Annick Bouvier, mais qui reste en deçà de l'objectif de 30 % en 2010 fixé par Nicolas Sarkozy. Pour ouvrir davantage «à la diversité», l'équipe s'est mobilisée et a mis en place un dispositif Prépaplus. Dès cette rentrée, dix élèves percevant le niveau maximum des bourses auront leur scolarité prise en charge par des mécènes - en fait des entreprises - et seront internes, au foyer pour les filles et au lycée voisin Jean-Baptiste-Say pour les garçons. Les distances très longues pèsent sur leur scolarité. Souvent, ils manquent de place chez eux pour travailler. Ils bénéficieront aussi d'un tutorat p