Vincent Peillon, député européen proche de Ségolène Royal, vient de publier La révolution française n'est pas terminée (Seuil). Il réagit aux propos de François Bayrou, président du Modem, dans Libération d'hier.
Pour François Bayrou, «l'idéologie du socialisme est déracinée». Qu'en pensez-vous ?
Il faut être réaliste. Sur le plan électoral, les résultats aux municipales et aux législatives n'ont pas apporté la preuve d'un déracinement du socialisme. Et François Bayrou, qui a trois députés, a emporté ses rares victoires aux municipales essentiellement lorsqu'il était allié avec nous ! Je pense que le socialisme, si on veut bien ne pas le caricaturer, et à condition qu'il se ressource à la tradition socialiste républicaine française, est une idée extrêmement moderne. Ce n'est pas nous, c'est Bayrou qui est déraciné. Nous restons les mêmes, et lui change. Avant 2002, il participait à des gouvernements de droite et, jusqu'en 2007, il était dans la majorité de Chirac, Villepin et Raffarin. Maintenant, il ne s'y reconnaît plus. La question qui se pose aujourd'hui est celle de la modernisation du PS. Et du réenracinement de Bayrou.
Bayrou serait donc devenu de gauche ?
Démocrate chrétien de droite, puis démocrate social, il se rapproche à grande vitesse des sociaux-démocrates. Sous réserve de sortir de l'ambiguïté et en déclinant ses bonnes intentions en propositions concrètes. Lorsqu'il dit : il faut «une Europe indépendante et forte», veut-il réguler la mondiali