De notre correspondant à Orléans
C'était devenu une tradition. Plusieurs samedis par mois, depuis les premières émeutes du centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) de décembre 2007, les militants de l'association SOS soutien aux sans-papiers appelaient à un rassemblement. Mégaphone en main, portable vissé à l'oreille, ils se rendaient à une quarantaine devant les grilles des centres pour «témoigner de leur solidarité» avec les sans-papiers retenus. Mais après l'incendie du centre de Vincennes et les nouvelles émeutes du Mesnil-Amelot (22 juin et 2 août 2008), Brice Hortefeux tape du poing sur la table. Et interdit toute manifestation devant les CRA.
«Non-violentes». Ce week-end (lire ci-dessous), à l'occasion de la Journée européenne pour la fermeture des centres de rétention, les manifestants se sont à nouveau retrouvés. Mais place du Châtelet à Paris, à quelques encâblures de la préfecture de police. L'occasion aussi pour de nombreux sans-papiers anciennement retenus de discuter de ces actions souvent assimilées à de l'activisme par les organisations politiques et syndicales.
Ismaël, un ressortissant congolais présent au Mesnil-Amelot le 2 août, reste convaincu :«Quand les sans-papiers entendent les gens qui manifestent à l'extérieur du centre, ils comprennent vite qu'ils ne peuvent pas rester là sans rien faire.» Il enchaîne : «Je suis favorable à ces initiatives à partir du moment où elles sont non-violentes ; la