C'est un gros chariot plein. Mais il bloque toute la queue. Dedans, des bouteilles de coca et des packs de lait, en nombre. La scène se déroule dans un supermarché des Côtes-d'Armor, mi-juillet. «On attendait, on se demandait pourquoi», confie Louise, notre témoin dans la file. La caissière montre quelque chose à la dame du chariot qui bloque. La dame dit juste : «Je ne comprends pas.» Précise aussi : «Je vais essayer d'arranger ça.» La caissière se lève, prend le chariot pour aller le porter dans une autre pièce, puis revient. Aux clients qui demandent ce qui se passe, pourquoi ces longues minutes d'attente, elle explique : «Elle est interdite de chéquier, fichée à la Banque de France. Elle devrait le savoir.» Deux grands adolescents - les enfants de la dame ? - ont commencé à charger les premiers sacs de courses dans la voiture. Ils sont priés de rappliquer dare-dare et de rendre les sacs. Une cliente, dans la file, commente, à destination des autres consommateurs : «Ça risque d'arriver de plus en plus.» Hochement de tête en signe d'approbation et airs désolés.
Pour le responsable du supermarché, il n'y a pas d'évolution spectaculaire du nombre de clients interdits bancaires par la Banque de France. «Des chariots mis en attente, il y en a deux ou trois par semaine, pas plus.» Le panier moyen à la fin du mois est «toujours plus faible». Mais ce que le gérant remarque, en revanche, c'est que «les médias, le gouvernement, to