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Libération

La piste antisémite s'éloigne

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publié le 16 septembre 2008 à 5h02

Cinq jeunes gens se trouvent en garde à vue, suspects de l'agression, le 6 septembre, de trois jeunes juifs dans le XIXe arrondissement de Paris. Ce samedi-là, vers 17 h 30, les trois garçons coiffés de kippa, âgés de 17 et 18 ans, marchent rue Petit vers la synagogue et reçoivent, tout à coup, «une pierre ou un marron», selon les termes de leur plainte. Ils se retournent, voient cinq types du quartier «rigoler» puis s'en approchent pour demander des comptes. Selon un enquêteur, «ça tourne alors à la bagarre. Ils échangent des coups de poings et de pieds mais les trois n'ont pas le dessus face aux autres plus nombreux». Les trois blessés (légers) se retrouvent avec des bleus au visage et des nez douloureux : 3 et 4 jours d'ITT (incapacité temporaire de travail).

«Bagarre classique». Etaient-ils visés en tant que juifs ou pas ? Les enquêteurs tentent de répondre à cette question polémique. Ils portaient, certes, une kippa mais assurent qu'ils «n'ont essuyé aucune insulte ou propos antisémites». Parmi les cinq agresseurs présumés, retrouvés et identifiés par des images de vidéosurveillance, trois sont noirs et un autre de type européen. L'un d'eux serait même de confession juive, selon une source proche du dossier. D'après les premiers interrogatoires menés par les enquêteurs de la 2e division de police judiciaire (DPJ), certains suspects nient «toute intention antisémite» et décrivent la rixe qui a commencé «par un tir de pistolet à billes