Envoyée spéciale à Barsac (Gironde) «Il manque Frédo qui vendange, et Sonia et Katell qui font manger les petits, mais elles arrivent.» Ambiance famille dans la salle du conseil municipal de Barsac mardi soir. Les dix-neuf élus de cette commune girondine de 2 000 habitants, au coeur du vignoble de Sauternes, n'ont qu'un seul point à leur ordre du jour : Edvige et son volet prévoyant le fichage des élus. «Dans l'équipe, certains étaient vraiment minés par cette histoire, explique le maire, Philippe Meynard. On aurait pu en rester à des grognements devant les infos à la télé, mais je voulais qu'ils puissent s'exprimer.» Ce jeune élu, proche de François Bayrou et habitué des médias, a décidé de transformer son conseil municipal en tribune républicaine.
«Petits».«On aurait pu attendre ce genre d'initiative d'une grosse commune de gauche, mais ça ne vient pas. Alors nous, "petits", on le fait parce qu'il n'y a pas d'échelon minimum pour s'impliquer et dire non.» En séance, le micro circule parmi les élus «sans étiquette». Tous partagent la même indignation de se sentir visés, «comme des délinquants».«J'ai été élue pour aider mes concitoyens, je me retrouve fichée sur ma vie privée. Pas d'accord !» explique Marie-José Meyroux. Comme elle, l'adjointe Anne-Marie Peneau y voit «un affront fait aux élus. Quand il y a un problème de délinquance dans la commune, c'est nous qu'on appelle ! Et on veut nous ficher. Ça va décourager les jeunes».