A Oullins, banlieue populaire au sud de Lyon, l'ascenseur social est un bus qui, chaque matin, monte une quarantaine d'enfants du quartier défavorisé de La Saulaie pour les dispatcher dans quatre écoles des hauts de la ville. Là où la sociologie est plus clémente. L'objectif : sortir des enfants d'une école devenue ghetto et créer, ailleurs, une mixité plus favorable à leur réussite scolaire. C'est la cinquième année qu'existe ce bus social. Il fonctionne plutôt bien. Lors d'une visite dans le Rhône, Fadela Amara, secrétaire d'Etat à la Politique de la ville, avait été séduite par le principe. A tel point que ce système de «busing», en référence à un système inventé aux Etats-Unis dans les années 1970, a été inscrit dans le plan banlieue présenté l'an dernier par Nicolas Sarkozy (lire ci-dessous).
En réalité, le «busing» à la française n'a pas grand-chose à voir avec son modèle américain. Créé pour tenter d'insuffler une mixité raciale dans certaines écoles, le busing consistait à amener les meilleurs éléments noirs dans des écoles blanches. Le résultat a été catastrophique : les familles blanches ont retiré leurs enfants pour les mettre dans le privé, créant de nouvelles écoles ghettos. Les Etats-Unis ont depuis abandonné le système. Et, l'on comprend mieux pourquoi, à Oullins, responsables pédagogiques et élus préfèrent éviter le terme de «busing» pour évoquer leur bus scolaire social. «On ne savait même pas qu'un système comme celui-là existait aux Etats-Unis. A l'origi