«Il n'est pas de bon vent pour le marin qui ne sait pas où il va. C'est la situation du PS.» Benoît Hamon, qui a usé de cette métaphore océanique, hier, en présentant sa motion au conseil national du parti, a fixé son cap : l'aile gauche. A l'heure où Delanoë, Royal et Aubry occupent le centre du terrain socialiste (à lire sur libération.fr), le député européen a beau jeu de renvoyer à leur proximité supposée «les trois composantes de la majorité». Oubliant au passage de préciser qu'il en fit longtemps partie.
A 41 ans, le député européen, conduira donc une motion comprenant, outre son associé Henri Emmanuelli, Paul Quilès et Marie-Noëlle Lienemann, l'ancien rocardien Pierre Larrouturou, Gérard Filoche, et depuis hier, le sénateur de l'Essonne Jean-Luc Mélenchon.
Contre-courant. «La candidature est le prolongement naturel de notre message», explique-t-il. Lequel porte sur des propositions : le «retour de la puissance publique dans le champ économique», les «restrictions indispensables au libre-échange», une «nouvelle répartition des revenus entre le travail et le capital». Et une position : «La gauche doit cesser de subir l'agenda de la droite, l'air du temps, la tyrannie de l'opinion.» A l'heure où le «réformisme assumé» est dans toutes les bouches socialistes, Benoît Hamon joue-t-il à contre-courant ? «Il est jeune, mais un peu à l'ancienne», estime un strauss-kahnien. L'intéressé, lui, est persuadé du contraire