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Libération

Stress de l'exam pour Martin Hirsch

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publié le 24 septembre 2008 à 22h28

Il n'est «pas très chic». Vendredi matin, c'est lui qui s'en excuse auprès du photographe. Il a enfilé une laine polaire rouge. Il a froid. «Non, il est fatigué», rectifie sa secrétaire aux petits soins, une fidèle qui le tutoie et tremblera avec lui jusqu'au vote du projet sur le Revenu de solidarité active (RSA), dont la discussion commence aujourd'hui à l'Assemblée nationale. «Plus de 1 300 jours de travail vont se cristalliser cette semaine», explique Martin Hirsch, installé dans son bureau de l'avenue de Ségur, dans le VIIe arrondissement de Paris. Il est face à son ordinateur : «Je n'arrête pas de penser au discours. Le RSA, j'en ai parlé 500 fois.» Le haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté ne trouve guère de temps pour rédiger son texte. Dans la dernière ligne droite, il doit encore déminer, convaincre, faire de la pédagogie, rasséréner les élus.

Quelques lignes peu élogieuses le matin dans les Echos sur le RSA ? Il saisit son téléphone, appelle immédiatement celui qui a fait part de ses doutes aux journalistes de la presse économique. Cette fois-ci, il s'agit du président du conseil général de Belfort (un socialiste), qui préfère un dispositif expérimental qu'il a lui-même mis en place dans son département. Martin Hirsch le rassure sans le tancer. «Le RSA s'applique à tous ceux qui ne sont pas bien payés. Oui, une femme avec un enfant qui gagne un Smic et demi aura plus de sous avec.» De plus, plaide-t-il,