La méthode Larcher ? «Trois petits-déjeuners, deux déjeuners et trois dîners par jour.», résume un ancien collaborateur de l'ex-ministre délégué à l'Emploi du gouvernement Villepin. Jovial et bon vivant, protestant mais pas austère, Gérard Larcher a toujours considéré qu'il n'y avait pas de problème qui ne puisse trouver sa solution en réunissant tous les protagonistes autour d'une bonne table. Et le nombre de repas que l'on peut faire tenir en une journée lui a toujours paru nettement insuffisant. Mais «Gégé», comme l'appelait familièrement Jean-Louis Borloo, c'est d'abord un gros bosseur. Les syndicalistes ont vite compris que quand il y avait une question à régler, mieux valait s'adresser au ministre délégué à l'Emploi qu'à son ministre de tutelle. «Il connaît toujours ses dossiers sur le bout des doigts», assure l'un d'eux.
«Oulémas». Gérard Larcher, c'est d'abord un homme de contacts, plus à l'aise dans le dialogue direct que dans la communication médiatisée. Ce qui lui a parfois joué des tours. Ainsi, comparer, comme il l'a fait en mars 2005, les magistrats de la Cour de cassation à des «oulémas» pratiquant «une lecture salafiste du code du travail» est, dans une conversation privée, un bon mot. Dans une déclaration publique, cela prend une autre résonance.
Elu sénateur des Yvelines en 1985, il connaît les arcanes du palais du Luxembourg aussi bien que les frondaisons de la forêt de Rambouillet, ville dont il est le maire depuis vingt-cinq ans