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Libération

Dotation de solidarité urbaine : des maires irrités

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publié le 26 septembre 2008 à 22h35

Leur lettre ouverte au président de la République ressemble à une demande d'arbitrage suprême, faute d'avoir été entendus à des échelons ministériels. La missive porte la signature de cinq maires de communes emblématiques des difficultés de la banlieue. Deux sont de droite, trois de gauche (1). «La crise des banlieues est profonde et les émeutes, que l'on ne saurait justifier, y trouvent à l'évidence leurs racines», écrivent-ils. Et de rappeler à Nicolas Sarkozy qu'il a lui même «fait de ces banlieues l'une des priorités de [son] quinquennat», avec le plan élaboré par Fadela Amara, la secrétaire d'Etat à la Politique de la ville.

«Saupoudrage». Le style du texte est courtois, mais la colère est sourde. Ces élus sont très remontés contre un projet de réforme de la dotation de solidarité urbaine (DSU) préparé au ministère de l'Intérieur, qui pénaliserait des villes pauvres. La DSU est versée par l'Etat aux communes qui ont peu de ressources fiscales et beaucoup de charges dues à la pauvreté de leur population. Cette dotation tente de rétablir une certaine équité financière entre les collectivités locales. Au total l'Etat distribue un peu plus d'un milliard d'euros par an (1,07 milliard très exactement). Les critères d'attribution de cette aide sont assez larges : 717 communes de plus de 10 000 habitants sur les 953 de l'Hexagone touchent actuellement la DSU. «L'Etat fait du saupoudrage», pointe un maire. Aussi, depuis quelques années, certains élus demandai