Pour Edgard Pisani, son président depuis 1988, l'Institut du monde arabe s'est imposé dans l'opinion et au sein des pays arabes, comme un lieu de convergences. Mais aujourd'hui l'IMA connaît une situation financière difficile: partenaires à hauteur de 40%, les pays arabes ne paient pas tous. La dette s'élève à plus de 150 millions.
- A quoi sert l'IMA?
Conçu initialement comme une vitrine de la civilisation arabe, l'IMA est progressivement devenu aussi un lieu d'émission par la radio, la télévision, la publication, un lieu de rencontre, entre ceux que j'appelle les Gaulois et les Arabes, qu'ils soient ou non de nationalité française. Car, même de nationalité française, ils n'oublient pas et n'ont pas à oublier leur culture. Et un lieu de vrais débats, de libres débats. Un lieu de respect et de curiosité. Prenons par exemple le problème de l'habitat. Si nous enseignons aux enfants, comme à nos visiteurs, que dans la forêt équatoriale on vit dans une hutte, dans le Sahel sous une tente, à Alger dans des maisons regroupées douillettement, dans le nord dans un igloo, alors l'enfant comprendra que l'homme est le même, et que l'histoire, la géographie, l'ont façonné différemment.
Vous vous placez en humaniste réconciliateur?
Que nul ne vienne à la tête de cette maison s'il ne prétend à être un humaniste. Nous sommes accablés de tâches gestionnaires, nous avons de petites querelles arbitraires. Mais si nous n'avons pas toujours devant nous la recherche de ce point commun vers lequel to