Si le Premier ministre demeure, sans doute, à l'abri d'un
effondrement total dans les sondages, sa capacité à rebondir et à «doubler» Jacques Chirac reste mince. A moins que ce dernier commette une grosse «bourde».
Une mauvaise pente difficile à remonter - Edouard Balladur est-il définitivement plombé? Bien aventureux serait celui qui dénierait aujourd'hui toute chance de rétablissement au candidat qui faisait figure de grand favori il y a moins d'un mois. Le Premier ministre ne saurait passer sans transition du stade d'inéluctable vainqueur à celui de perdant assuré de la compétition présidentielle. L'électorat prend, cependant, un malin plaisir à laisser planer l'incertitude sur ses choix.
Une chose est pourtant certaine. Quel que soit l'institut de sondages, Jacques Chirac devance désormais largement Edouard Balladur dans les intentions de vote. Si l'on considère les six organismes qui procèdent à leur mesure (BVA, CSA, Ifop, Ipsos, Louis-Harris, Sofres), l'écart entre les deux principaux candidats de droite varie actuellement entre 4 et 9 points. Balladur s'est replié entre 18 et 20% des intentions de vote. Chirac s'est hissé entre 24 et 28% des suffrages hypothétiques. Les niveaux respectifs des deux compétiteurs varient d'un institut à l'autre selon les techniques utilisées, mais les variations enregistrées sont d'une cohérence impressionnante. Le dépassement de Balladur par Chirac a été nettement plus brutal que le doublement de Barre par le même Chirac en 1988.
L'hypothè