- Derrière une banderole chiffonnée et deux tambours, une centaine de personnes viennent d'entrer dans le hall d'accueil d'un immeuble parisien. Ils scandent: «Un toit c'est un droit!» «Je vais quand même vous dire où nous sommes, dit Jean-Baptiste Eyraud, président du DAL (Droit au logement). Ici, c'est la Caisse des dépôts et consignations. Elle finance le logement social et l'organisme est également un des propriétaires de l'immeuble à Toulouse où des familles ont été expulsées dimanche.» Après la brutale intervention policière ce week-end dans un hôtel particulier vide depuis dix ans et «réquisitionné» par 14 familles de mal-logés, le DAL avait décidé de rétorquer hier à Paris. En début de soirée, à l'issue d'une entrevue avec les responsables de l'association, la Caisse des dépôts et consignations annonçait que son antenne toulousaine, le Nouveau Logis méridional, avait à sa disposition des logements sociaux vacants.
L'abbé Pierre en porte-drapeau. De fait, loin de freiner la progression des «réquisitions sauvages» qui se muliplient depuis le début de l'hiver, la première vraie réplique du Premier ministre Edouard Balladur vient au contraire de l'accélérer. Et risque de mettre à mal l'unité de ses partisans dans la bataille électorale: la Caisse des dépôts réclame en effet que la demande de relogement soit faite par la mairie de Toulouse, que conduit Dominique Baudis, partisan du candidat Balladur.
«Pour nous, Toulouse a été le révélateur de la situation