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Libération

La mise en scène télévisée du grand débat

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Eclairage, table, fauteuils, réalisateur et journalistes ont été agréés par les candidats.
publié le 2 mai 1995 à 5h22

Rien n'a été laissé au hasard pour ce débat qui a lieu tous les sept ans. De la couleur du décor («bleu, forcément bleu», comme le dit le réalisateur Serge Moati) à la géométrie de la table (rectangulaire de 1,90 m x 0,70 m et de bois clair) en passant par les fauteuils, la lumière et la place, équidistante, des deux journalistes, Alain Duhamel et Guillaume Durand, tout a été négocié par les représentants des deux candidats qui, comme c'est maintenant devenu coutume, ont flanqué le réalisateur Jean-Luc Léridon de deux «assistants» (Serge Moati pour Jospin, Alexandre Tarta pour Chirac), chargés, non pas de le surveiller, mais de lui glisser discrètement, ici ou là, quelques conseils. «Il ne s'agit en aucun cas d'une coréalisation. Je suis le réalisateur unique», insiste Jean-Luc Léridon. «Moati et Tarta seront là afin de veiller à ce que personne ne soit lésé au cours du débat. Plus ils seront discrets, plus ils seront efficaces, même si, sur ce genre d'événement, les remarques sont importantes.» Réalisateur du précédent débat Mitterrand-Chirac en 1988 et de nombreuses Heure de vérité sur France 2, Jean-Luc Léridon avoue avoir pris une certaine aisance: «Je pratique les politiques depuis un certain nombre d'années et il n'y a pas à dramatiser. Le style de l'émission fera preuve de sérieux et de simplicité. Je la signerai avec rigueur, en essayant de ne pas lui ôter son authenticité», dit-il.

Même écho du côté de Serge Moati et Alexandre Tarta, qui confirment que tout a été fai