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Portrait

Didier Leroux, le Calédonien lassé de Lafleur.

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Il s'est imposé chez les anti-indépendantistes en dénonçant le clientélisme du député RPR.
publié le 11 juillet 1995 à 6h26

Après les élections provinciales de dimanche, qui ont renouvelé les assemblées des trois provinces qui composent le Congrès du territoire, les Calédoniens ont digéré hier les surprises d'un scrutin qui a vu le RPCR, le parti anti-indépendantiste de Jacques Lafleur, perdre la majorité absolue. Un recul à mettre à l'actif de Didier Leroux, son rival lui aussi opposé à l'indépendance. Avec neuf élus, son parti, Une Nouvelle-Calédonie pour Tous, est devenu la troisième force de l'île.

Des yeux un peu rêveurs et un langage châtié qui refuse la facilité des insultes, il n'en fallait pas plus à Jacques Lafleur pour qualifier d'intellectuel Didier Leroux. Pourtant, la campagne électorale a prouvé la capacité de l'homme d'affaires à encaisser les coups, réflexe peut-être acquis à l'époque où il pratiquait la boxe. Avec une taille qui contraint tous ses interlocuteurs à lever la tête pour croiser son regard, Didier Leroux a fait dimanche une entrée remarquée sur le ring de la politique locale.

Il s'y était déjà aventuré de 1985 à 1988. Il était à l'époque président de la Fédération patronale. «Je critiquais la politique économique du RPCR. On m'a proposé d'agir et j'ai accepté l'invitation de Jacques Lafleur.» L'offre ne sera pas renouvelée, car le député le juge «incontrôlable». «Je posais trop de questions, j'avais besoin de comprendre ce qu'on me demandait de faire...» Et Didier Leroux de s'en retourner à ses affaires, plutôt prospères.

Pharmacien à 21 ans, à l'époque le plus jeune de