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Portrait

CORINNE LEPAGE. Du prétoire au ministère, toujours nature

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La nouvelle ministre de l'Environnement a fondé le premier cabinet d'avocats spécialisé dans l'environnement, après avoir gagné le procès de l'«Amoco-Cadiz».
publié le 14 juillet 1995 à 6h19

Les premières fois, Corinne Lepage avoue s'être sentie «comme un petit canard» dans ce Conseil des ministres où elle ne connaissait presque personne. Petite, aucun doute: son mètre cinquante-deux n'en impose guère. Aujourd'hui, cette avocate de 44 ans, sur-diplomée, ancien membre du conseil de l'Ordre, auteur d'un bon paquet d'ouvrages sur le droit de l'environnement, encore un peu mal à l'aise dans son nouveau personnage, est ravie: «Ils sont très gentils, c'est une bonne équipe.» Dans la ville de Cabourg où elle était maire-adjoint, ses anciens coéquipiers de l'équipe sortante ­ et battue le 18 juin par la liste où Corinne Lepage était seconde ­ ricanent déjà: «Comme on la connaît, elle ne va pas être fidèle longtemps, elle va mettre des bâtons dans les roues à tout le monde.» Mais ces aigris réfléchissent et tempèrent: «Non, elle tient à son poste de ministre, ses dents rayent le parquet.»

En Normandie, la droite crève de jalousie. Corinne Lepage est devenue ministre alors qu'aux législatives de 1993, elle avait été battue à plates coutures (7% des voix) sous l'étiquette Génération écologie par l'UDF Nicole Ameline (77%), laquelle n'a eu droit qu'à un porte-feuille de secrétaire d'Etat. Toujours selon ses détracteurs locaux, Corinne Lepage n'a qu'un seul plaisir dans la vie: emmerder le monde. Sa tactique? «Déposer des recours juridiques contre des projets d'aménagement qui ne lui plaisent pas. C'est la technique du tapis de bombes au Viêt-nam, il y en aura au moins une qu