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Libération
Interview

Henri Emmanuelli redoute un recul du débat au sein du PS.

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Il propose un moyen d'éviter la «présidentialisation».
publié le 11 septembre 1995 à 8h27

Ce week-end chez les socialistes, chacun était à sa place.Lionel Jospin a profité d'un déjeuner républicain à Castelnaudary, pour asticoter Jacques Chirac, «le discours de justice sociale de campagne disparaît et on ne le retrouve nullement dans la pratique du gouvernement» a-t-il déclaré. Michel Rocard a repris dans le JDD, sa marotte: «la réduction du temps de travail est la seule voie qui permette de créer des emplois» écrit-il. Laurent Fabius et ses amis se sont réuni en catimini à Villepinte. A huis clos, «pour que ça n'apparaisse pas comme une manoeuvre anti Jospin», et officiellement pour parler de politique européenne et de défense. Histoire de «redonner tout son sens à l'idée de courant de pensée. Lionel Jospin devient premier secrétaire qu'est ce que nous pouvons lui apporter de spécifique» explique un proche de Fabius. Les anciens fabiusiens, réunis eux au cap d'Agde, ont pris moins de gant. «Ne nous proposez pas à nouveau la marche forcée au pas militaire des courants, même déguisés. Nous ne suivrons pas» disent-ils dans un message aux dirigeants du PS. La rénovation prônée par Lionel Jospin ne va pas sans quelques états d'âme. Henri Emmanuelli, premier secrétaire du PS jusqu'en octobre émet, lui, des réserves. Il s'en explique.

Lionel Jospin propose que son premier secrétaire soit élu par l'ensemble des militants. Vous n'avez pas l'air emballé?

Je ne veux pas trop en faire parce qu'on va me soupçonner de chercher des prétextes pour remettre en cause la proposition que j'ai faite à Lionel Jospin de prendre la direction du parti. Mais je vois venir quelque chose d'un peu curieux da